Action 2 : lmpacts de Fukushima sur la conception des installations nucléaires actuelles : étude du « dialogue technique » entre IRSN et exploitants suite aux ECS (Pilote : Christine Fassert)



Les ECS post-Fukushima ont ouvert une période intense de « dialogue technique » entre les exploitants, l’ASN et l’IRSN, que l’action 2 propose d’analyser les impacts de Fukushima sur le processus de « dialogue technique » entre exploitants et IRSN. Ce processus comporte des enjeux cruciaux pour les acteurs du nucléaire dans la mesure où il porte sur des questions de sûreté, dont les implications économiques et organisationnelles peuvent être très importantes (prolongement de la durée de vie des centrales...). L’originalité de cette action de recherche est de considérer ce « dialogue technique » comme une des clés de la gestion inter-organisationnelle de la sûreté nucléaire à l’échelle nationale et à ce titre, comme un processus qui « produit » de la sûreté, en même temps que de l’expertise.

Concrètement, il s’agit de répondre aux questions suivantes :


- Quelles nouvelles dynamiques inter-organisationnelles seront mises à jour par les argumentaires et controverses éventuelles qui surviendront entre les différents acteurs ?

- Quelles « ruptures paradigmatiques » (l’accident impensable s’étant produit) ou au contraire quelles manifestations de déni sous-tendront les argumentaires avancés ?

- Comment la médiatisation de certains débats et le contexte particulier de prolongement de la durée d’exploitation des centrales influenceront-ils le positionnement et l’argumentation des principaux acteurs de la sûreté ?

Cette étude reposera sur l’analyse des documents produits par les différents acteurs du dialogue technique (démonstrations de sûreté, argumentaires, modèles, ...), sur l’observation des réunions techniques qui vont ponctuer ce processus et sur des entretiens avec les principaux acteurs.

Les résultats attendus visent à :

- Offrir des clés de compréhension sur le déroulement concret du dialogue technique et les évolutions induites par l’accident de Fukushima.

- Fournir une évaluation des performances du dialogue technique en identifiant ses éléments de robustesse et ses points de fragilité (questions laissées dans l’ombre).

- Elaborer une ingénierie de conception et de management du « dialogue technique » permettant d’optimiser les effets produits en termes de sûreté (agencements des conditions organisationnelles et institutionnelles requises).