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 L'ouvrage "E-bureaucratie, le travail emmailé des cadres" vient de paraître aux Presses des Mines.

Ecrit par trois enseignants-chercheurs du département des Sciences sociales et de Gestion de l'IMT Atlantique : Sophie Bretesché, Bénédicte Geffroy et François de Corbière.

 

Peut-on se libérer des mails ?
«On devient assujettis aux mails qui tombent», «On ne peut jamais se vider la tête», « On met tout le monde en copie pour se déresponsabiliser», «Certains sont pros
dans la mise en visibilité par le mail», «Si on ne répond pas vite, on est soupçonné de ne pas être loyal».

Ces témoignages montrent la prégnance de l’usage du mail dans le travail contemporain. En effet, nombreux sont ceux qui ne déconnectent jamais de leur travail. Par choix, obligation ou incitation, près de 80 % des cadres regardent leurs mails le soir ou durant leurs congés. Par ailleurs, le développement sans limites des mails a un impact sur la productivité des salariés dont les tâches sont sans cesse interrompues.
Faut-il imposer des journées sans mail comme l’ont fait Canon ou Sodexo ou former à un nouvel usage du mail comme l’a initié Engie ?

À partir d’une recherche – action conduite dans une collectivité de l’Ouest de la France – cet ouvrage propose de questionner le rôle que jouent l’organisation du travail et le management dans le développement des
mails. À contre-courant des poncifs sur la place omnipotente du numérique, il suggère de repenser l’organisation pour canaliser l’usage du mail, car loin de simplifier la coordination et la coopération, ce dernier peut créer
des e-bureaucraties en exacerbant des comportements d’évitement, de déresponsabilisation ou de déni du réel.

 

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Sophie Bretesché, François de Corbière et Bénédicte Geffroy
 
Réseaux, 2014/5 (n°187), Le travail politique par er pour les médias

 

 

 L’article propose d’interroger les transformations de l’activité des cadres à l’aune de la forte mobilisation de la messagerie. À partir d’une recherche menée dans une collectivité territoriale, il s’agit d’analyser les nouvelles formes de rapport à l’activité que produit l’usage de la messagerie électronique par les cadres. La forte mobilisation de cette technologie permet de mettre en perspective les tensions inhérentes à son usage en soulignant à la fois les effets de rythme et le renforcement d’activités bureaucratiques. En effet, le flux électronique crée des incertitudes qui renforcent les activités bureaucratiques en matière de gestion d’information. L’émergence d’une norme collective de disponibilité, la centralisation de la décision et l’isolement des strates d’information au niveau individuel constituent le corollaire de l’usage intensif de la messagerie.

 

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 Sophie Bretesché, François de Corbière et Bénédicte Geffroy

 La Nouvelle Revue du Travail - 2012

 Cet article met en perspective la façon dont la messagerie concourt à structurer un nouveau rapport au travail chez les cadres. En s’appuyant sur les travaux d’Elias, il s’agit d’étudier la façon dont la messagerie électronique imprime une unité de temps qui structure l’ensemble des activités des cadres et les transforme. L’analyse proposée s’appuie sur une étude de cas qui interroge les transformations des rôles dédiés aux cadres et plus spécifiquement aux cadres de la fonction publique territoriale à travers l’usage du mail. Les résultats mettent en lumière dans un premier temps la façon dont la messagerie structure d’un point de vue temporel les pratiques professionnelles. Celles-ci s’articulent autour de la gestion et de la hiérarchisation continue d’informations reçues sur le mode du flux continu. Ainsi, ce sont des activités de temporation et de synchronisation de l’information qui constituent les nouvelles formes d’exercice de l’activité. En effet, la particularité du travail des cadres au travers de la messagerie est d’intégrer dans une même unité de temps des données au caractère contradictoire. Si l’outil facilite l’intégration en temps réel des multiples niveaux d’activités, il crée paradoxalement une nouvelle forme de dépendance temporelle qui questionne l’autonomie traditionnellement déléguée au cadre.

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